LÉGENDE, la revue SFFF - FORUM
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon : la prochaine extension Pokémon sera EV6.5 Fable ...
Voir le deal

Aller en bas
Aramis
Aramis
Admin
Admin
Messages : 78
Date d'inscription : 15/04/2021
Age : 404
https://revuelegende.wordpress.com/

"L’artefact des géants" d'Alain Marty Empty "L’artefact des géants" d'Alain Marty

Mar 27 Avr - 15:11
À l’ombre agréable des rameaux fleuris, une jeune fille s’approche d’une dame vénérable, installée confortablement dans un fauteuil tressé, et calée par des coussins remplis de plumes. Avant de lui adresser la pa-role, elle s’assure que sa mère qui épluche des légumes à proximité ne fait pas attention à elle.
— Grand-mère, tu veux bien me raconter la légende des Anciens ?
— Encore ? Je te l’ai racontée lors de la dernière lune, Minnie.
— Je ne m’en lasse pas, tu le sais bien.
Elle pousse un soupir, mais ébauche un léger sourire, trop heu-reuse de faire plaisir à sa petite fille qu’elle adore.
— C’était avant que le rayonnement venu du Grand Nuage de Ma-gellan n’atteigne la Terre.
La voix impérieuse de la mère interrompt le récit à peine commen-cé.
— Arrête d’embêter ta grand-mère, Minnie !
— Maman ! Laisse mamie me raconter !
— Elle te l’a déjà dit et redit des centaines de fois, ma chérie.
— Je sais, mais depuis l’éboulement tout est changé !
— Bah ! Ton grand-père est un vieux fou, lui aussi il croit à ces lé-gendes, il a creusé toute sa vie en espérant un miracle, il aurait mieux fait de travailler aux champs !
— C’est profond, maman !
— Il ne trouvera rien du tout dans cette faille, comme d’habitude.
— En tout cas, Andrus l’aide, il a mon âge et il est instruit… lui !
— À quoi cela lui servira-t-il d’avoir appris l’écriture des Anciens, si on peut appeler cela apprendre, il ne connait que quelques mots.
— Une centaine ! Et il peut lire des phrases !
— Billevesée ! Il ferait mieux de surveiller les ruches de son père et d’empêcher une nouvelle attaque des aragnes.
— On a détruit leur nid, maman, il a brûlé pendant la nuit et elles ont grillé.
— Peut-être, mais elles sont malines, il en viendra d’autres ! Et puis s’il n’avait pas été plongé dans ses vieux manuscrits, il aurait évité la destruction de l’essaim.
— Il a sauvé la reine, c’est le principal.
— Arrête de discuter, tu m’agaces de le protéger constamment. Va plutôt aider les autres à la rivière au lieu d’écouter les sornettes de ta grand-mère.
La tête basse, Minnie se dirige vers le cours d’eau en soupirant. Elle avait espéré échapper à la lessive, occupation certes indispensable, mais bien peu captivante, alors que les récits de la race des géants que raconte sa grand-mère l’ont toujours passionnée.
Alors qu’elle descend rejoindre les femmes ainsi que ses copines dont elle perçoit les voix à travers les coups de battoir sur le linge, elle rencontre Andrus qui part en courant, une besace à outils à son côté.
— Où vas-tu Andrus ?
— Je vais à la faille, ton grand-père a trouvé quelque chose d’étrange et cette fois ce serait vrai !
— Je viens avec toi !
— Ta mère va te chercher partout.
Discrètement derrière son dos, elle pose ses deux paumes serrées l’une contre l’autre et deux doigts repliés en signe de protection.
— Pas du tout ! Elle m’a dit qu’elle n’avait pas besoin de moi.
— Ah bon ? Super ! Viens avec moi alors.
Que c’est agréable de courir sur les sentiers au lieu de participer aux corvées.
— Andrus ! Des mûres !
— Je sais Minnie, on n’a pas le temps.
— Une !
— Bon, d’accord, mais vite fait…
En prenant garde aux longues épines acérées, Minnie et Andrus détachent chacun un fruit juteux ; comme il est à maturité passée, il se sépare facilement de sa tige. Évidemment, leur vitesse est ralentie, il n’est pas possible de galoper tout en dégustant.
— Stop !
Andrus s’est brusquement aplati à l’angle d’un rocher, Minnie l’imite immédiatement sans lâcher ce qui reste de sa mûre.
Son cœur s’accélère, elle a reconnu le bruit particulier des pattes sur le sol à cause des poils soyeux qui entourent l’extrémité. Elles sont plusieurs, un défilé d’aragnes à la queue leu leu. La dernière passe et ils aperçoivent les nombreuses pattes noires qui s’éloignent.
— Elles ne nous ont pas vus, ce sont certainement des survivantes de notre attaque d’hier.
— J’ai eu peur.
— C’est rare qu’elles attaquent, seulement pour défendre leur nid.
— Tu m’aurais défendue.
— Avant elles se redressaient sur leurs pattes arrière et on pouvait facilement atteindre la partie molle entre le thorax et l’abdomen, main-tenant elles ont compris, il faut leur casser une patte et courir sinon elles sont plus rapides que nous.
— Il faudra le signaler au conseil.
— Ne dis pas que j’étais avec toi, Andrus.
Ils aboutissent à la faille, une crevasse qui s’est ouverte dans le sol, un sol friable, qui bouge souvent.
Ils descendent avec précaution dans l’excavation.
Le grand-père de Minnie a dégagé un énorme anneau, il arrive au raz du menton d’Andrus.
À l’aide des racloirs et des feuilles abrasives apportées par Andrus, ils le frottent sans ménagement. Une fois suffisamment nettoyé, l’artefact arbore une belle brillance jaune, et à l’intérieur des signes ap-paraissent.
— Andrus, peux-tu lire ce qui est écrit ?
Andrus fronce les sourcils, ce qui lui donne un air rigolo, il dé-chiffre laborieusement les caractères inconnus.
A M E L I E - P A T R I C E 14-12-2032
— C’est quoi ? s’exclame Minnie
— Ce ne sont pas des mots que j’ai appris, ce ne sont pas des verbes non plus. Par contre à la fin ce sont des chiffres, mais je n’ai au-cune idée de leur signification.
— Peut-être un anneau magique que portaient les géants sur leur tête pour se protéger du rayonnement du nuage de Magellan.
— Tout est possible.
— C’était quoi ce nuage ?
— Je l’ignore Minnie, peut-être comme ces vols d’insectes, si nom-breux qu’ils obscurcissent le ciel et quand ils se posent ils dévorent les récoltes. Mon oncle en avait attrapé un une fois, il avait réussi à le che-vaucher un instant, mais il a eu une articulation luxée en retombant.
— Je ne crois pas que ce soit ce genre de nuage, ce devait être plus dangereux encore.
— On ne le saura jamais, Minnie, c’est trop loin dans le temps.
— On remonte ? Je vais raconter ça à grand-mère, elle sera si heu-reuse de cette découverte.
Andrus passe sa patte d’un mouvement rapide sur ses mous-taches qui frétillent au bout de son museau, lui aussi a envie de parta-ger cette nouvelle
— D’accord, je te suis, Minnie. Monte la première, mais fais atten-tion à ta queue, je suis juste derrière toi.







Alain Marty


Alain Marty a suivi sa scolarité primaire à La Tremblade où il est né en 1943.
Son père étant muté en 1955 à Royan à l’Enregistrement des Domaines, il y poursuit
ses études secondaires où il obtient son baccalauréat, série « Sciences
Expérimentales ».
Après une tentative dans l’enseignement en Charente-Maritime comme
instituteur remplaçant, il préfère s’orienter en 1967 vers l’informatique dans la région
bordelaise.
Il gravit tous les échelons : vérificateur, programmeur, analyste, pour terminer
sa carrière comme chef de projet dans la mise en place de la TVA en Polynésie
française.
Dès son passage à la retraite en 2004, germe en lui l’idée d’une société
nouvelle, différente de la société financière où nous vivons et où l’argent ne fait pas
le bonheur.
Conscient que personne ne lirait un exposé sur les structures d’une société
pour les exclus du système, il choisit de la présenter à travers une fiction, encouragé
par Gérard Prost, le président de l’association « Mots en Liberté ».
Les personnages de son roman ne se laissent pas faire, et très rapidement
c’est l’attrait de la psychologie d’Ania, la jeune berbère qui garde ses chèvres dans
un petit village du Haut Atlas marocain, qui va prendre le dessus.
Il vous propose ses aventures dans « À corps perdu » aux éditions de « La
Safranière », publié à compte d’auteur, suivi par « La Saga de Gort » en 2019.
Également deux romans policiers, publiés par l’Éditeur Ex Aequo.
« Le coût de la haine » en 2015
« L’archer du marais » en 2019, il obtiendra le prix « Anne Bert » de Royan-
Pontaillac en juin 2019.
Alain MARTY a publié de petits articles de thèmes divers dans le journal
municipal « Croc’Notes » de la ville de Royan.
Dans ce contexte, il écrit le scénario de « La Ganipote » pour pièce de théâtre.
Amateur de nouvelles et de textes courts, il participe à des concours et des
appels à textes. En 2015, il obtient le deuxième prix « Marie de Buttlart » de La
Saintonge Littéraire, pour sa nouvelle : « La chevelure de Bérénice ». Depuis, il a été
retenu et publié une douzaine de fois dans des recueils.
Un de ses textes sur une jeune patrouille de scout est publié en 2020 dans le
Fanzine « Guère Épais ».
Dernièrement trois de ses textes ont été retenus par des maisons d’édition
pour être publiés en recueils.
« Le volet roulant » chez « La Musardine » en 2019
« Le Diable du marais »
et « La Ganipote » chez Nutty Sheep en 2020.
Il participe au concours de pièces de théâtre Aristophane 2020.
Après deux ans de travail, une série de romans de SF recherche un éditeur…
Lien Facebook :
https://www.facebook.com/Alain-Marty-Auteur-102453848004791/
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum